
Nous devions tout d'abord à la base travailler sur un texte de Feydeau il me semble, qui était à mon goût bien plus drôle à jouer et à représenter, mais il ne pouvait se faire qu'à deux personnes. Alors on a hérité de deux extraits de La Cagnotte d'Eugène Labiche. Cette pièce raconte comment un groupe de paysans viennent à Paris dépenser l'argent - la cagnotte - qu'ils ont gagné au jeu. Les personnages se retrouvent hélas vite confrontés à la police, les accusant de vol.
Le gros problème avec lequel on s'est heurté, c'est qu'en jouant ces petits extraits, on a pensé que le spectateur serait perdu et ne comprendrait pas du tout le contexte, les personnages... Je trouve par ailleurs que c'est le cas dans beaucoup de pièces, surtout de vaudeville, on se retrouve vite perdu lorsqu'on nous en présente qu'un extrait ou deux extraits. Par ailleurs, le texte ne nous plaisait pas. On le trouvait par dessus le marché avec un langage assez difficile (bon, XIXème siècle quoi...) et vraiment pas du tout amusant, avec rien de drôle. Or il est très difficile de travailler sur un texte qui ne nous plaît pas. En plus, on avait une pression folle de devoir représenter ça devant un public, on était paniqué, si bien qu'on rendait le texte encore plus morose. J'avoue aussi que dans un groupe de 25, nous étions en complète autonomie, donc nous n'avions eu presque aucuns conseils, ni pour nous expliquer le texte, ni pour nous aider à jouer. Et malgré mes efforts, mon groupe était triste, hésitant, et pas motivé, du tout, du tout, du tout. Pourtant Carla et moi avions décidé de prendre les choses en main, de modifier le texte, de le moderniser, de rajouter des accessoires, des idées de mise en scène, pour rendre l'affaire plus amusante, et surtout plus moderne. Ainsi dans une scène au commissariat, nous avons décidé que les paroles de l'homme qui donnait sa déposition étaient jouées en direct derrière lui, comme si c'était le reflet de sa pensée. Mais rien y faisait, la mauvaise humeur ambiante restait présente, et très très lourde.
Et puis un beau jour, le saut de joie. Mme Meffre nous annonce qu'on ne fera aucune représentation des vaudevilles. Certes tous ne s'en réjouirent pas, mais pour nous, ce fut un vrai soulagement ! Adieu pression, morosité, stress et angoisse ! Un peu comme par magie, le texte nous sourit. Bon, il était toujours pas très drôle, mais on était détendu, on riait. Et puis il y a eu des dizaines de rebondissement, et de changements à la dernière séance. On comprenait le vrai sens de notre texte 10 min avant de passer sur scène, et puis on décidait de supprimer complètement un personnage sur un coup de tête à la dernière minute. Mais bon, le travail devenait, après de longues séances difficiles, enfin amusant. Mon groupe s'était remotivé. Et c'était plus facile de travailler ! Même si le souvenir de cette séquence sur les vaudevilles n'était pas très agréable, elle s'est bien terminée, et maintenant nous avons vraiment hâte de passer à la suite, sur les textes de La mastication des morts :)
Mélie.
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