mercredi 29 octobre 2014

Phèdre à la Comédie Française

« Phèdre », de Racine, à la Comédie-Française

racine_phedreEst-ce un hasard si la pièce qui est considérée comme le chef-d’œuvre le plus accompli de Racine présente un lien privilégié avec notre plus prestigieux théâtre national ? Phèdre a inauguré la naissance de la Comédie-Française en 1680, trois ans après sa création, et y a été ensuite très souvent représentée, pour la plus grande gloire des actrices titulaires du rôle-titre.
Actuellement, Michael Marmarinos nous en offre une nouvelle mise en scène dans la salle Richelieu rénovée, en alternance jusqu’au 26 juin. C’est l’occasion de mesurer la fortune scénique de la pièce dans notre premier théâtre national de 1680 à 2013.

Trois siècles de succès


La création

C’est sous le titre Phèdre et Hippolyte que la pièce fut créée le 1er janvier 1677 par la Troupe Royale en l’Hôtel de Bourgogne, avec pour interprète principale la Champmeslé, épouse du comédien Champmeslé, qui joua probablement Thésée. Cette actrice fétiche de Racine, qui fut longtemps son amant, est alors considérée comme la plus grande comédienne de son temps.
On a dit que le dramaturge aurait composé cette pièce, la dernière avant sa retraite, pour répondre au désir de la Champmeslé de jouer « un rôle où toutes les passions qui peuvent agiter le cœur féminin fussent exprimées ». Racine a pu effectivement se laisser aller à donner au personnage de Phèdre une importance et une richesse qu’il n’avait connues dans aucune version antérieure de la légende, d’Euripide à Sénèque, parce qu’il disposait d’une actrice exceptionnelle qu’il avait personnellement formée, au point de lui enseigner la déclamation du rôle « vers par vers ». Il est d’ailleurs significatif que les contemporains n’aient retenu du spectacle que l’extraordinaire prestation de la Champmeslé, au détriment de tous les autres acteurs, et que, dans la seconde édition de la pièce, en 1687, son titre se borne à Phèdre seule.
Comme bien des pièces de l’époque, Phèdre et Hippolyte suscita une bataille d’auteurs et une cabale de partisans. Pradon, au courant du projet de Racine et soutenu par les ennemis de celui-ci, se dépêcha d’écrire une pièce concurrente, mais en préférant à l’esprit de la tragédie grecque racinienne celui de la galanterie du temps. Créée le 3 janvier 1677 à l’Hôtel de Guénégaud, la pièce de Pradon s’y maintint durant trois mois, jusqu’à la publication simultanée des deux œuvres, qui imposa la supériorité poétique de Racine.

La focalisation sur l’héroïne jusqu’au XXe siècle

Depuis sa création en 1680 jusqu’à la mise en scène de Jean-Louis Barrault en 1942, la fortune scénique de Phèdre à la Comédie-Française est centrée sur l’interprétation du rôle-titre.
Le 25 août 1680, la pièce que Racine tenait pour la plus achevée de son œuvre inaugure la fondation, par le roi Louis XIV, de la nouvelle troupe baptisée « Comédie- Française », réunissant l’Hôtel de Guénégaud et l’Hôtel de Bourgogne. La Champmeslé reprit le rôle de Phèdre, en concentrant à nouveau toute l’attention. C’est sans doute pour cette raison que, jusqu’à l’avènement de l’art de la mise en scène, qui renouvela l’approche des classiques au cours du deuxième tiers du XXe siècle, l’histoire des représentations de Phèdre se confond avec celle des actrices ayant incarné le personnage éponyme.
Au début du XVIIIe siècle, Adrienne Lecouvreur reprend le rôle, suivie de Mlles Clairon et Dumesnil, comédiennes notoirement rivales. La Clairon était soucieuse de partager son interprétation entre deux sentiments de l’héroïne : « Dans tout ce qui tient aux remords, une diction simple, des accents nobles et doux, des larmes abondantes, une physionomie profondément douloureuse ; et dans tout ce qui tient à l’amour, l’espèce d’ivresse, de délire que peut offrir une somnambule conservant dans les bras du sommeil le souvenir du feu qui la consume en veillant. »
À partir de 1775, Mlle Raucourt offre au personnage puissance et véhémence, mais semble manquer de sensibilité.
Le début du XIXe siècle est marqué par la rivalité, dans ce rôle comme dans d’autres, entre Mlle Duchesnois, actrice frêle, passionnée, émouvante, et Mlle George, vue comme une reine de beauté. Mais elles vont être éclipsées par Rachel qui, en 1843, malgré son jeune âge, obtient un triomphe. Selon Théophile Gautier dans La Presse du 23 janvier, « quand elle s’est avancée, pâle comme son propre fantôme, les yeux rougis dans son masque de marbre, les bras dénoués et morts, le corps inerte sous les belles draperies à plis droits, il nous a semblé voir, non pas Mlle Rachel, mais bien Phèdre elle-même ».
Cette interprétation exceptionnelle marqua, non seulement par le jeu de l’actrice, mais aussi et plus durablement encore, par une esthétique du costume : celle des longs voiles blancs transparents superposés, frangés de broderies d’or, dont Rachel sut se servir à merveille pour rendre la présence évanescente du personnage. En 1873, un triomphe équivalent revient à Sarah Bernhardt, qui après avoir interprété Aricie, la rivale de Phèdre, se saisit du rôle-titre aux côtés de Mounet-Sully en Hippolyte, dans une mise en scène de l’administrateur Émile Perrin ; le jeu de l’actrice sera évoqué par Proust dans deux esquisses d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs, et il inspirera, dans cette œuvre elle-même, la description du jeu de la Berma.
De manière plus discrète, au début du XXe siècle, le rôle est repris par Mme Segond-Weber en 1901, puis par Madeleine Roch en 1910.

L’ère des metteurs en scène

Le XXe siècle, qui voit la naissance véritable de la mise en scène, n’ose guère dans un premier temps s’attaquer à Racine : des rénovateurs tels que Copeau ou Jouvet se sentent quelque peu inhibés devant le plus grand tragédien classique, dont l’œuvre a été réduite à un art de l’interprétation. La première mise en scène qui se présente comme une lecture personnelle de Phèdre n’a pas lieu à la Comédie- Française mais au Théâtre Montparnasse en 1939, sous la houlette de Gaston Baty : sans rejeter la dimension antique, il fait de l’héroïne une chrétienne pécheresse, interprétée par Marguerite Jamois de manière très intériorisée, aux antipodes de la violence sensuelle des interprètes traditionnelles.
À la Comédie-Française, trois ans plus tard, en 1942, c’est Jean-Louis Barrault qui monte Phèdre sur les instances de Marie Bell, incarnant l’héroïne. En opposition à Baty, Barrault revendique une approche prétendument « objective » de la pièce, refusant la tragédie janséniste au profit d’une insistance sur la sexualité.
Esthétiquement, le spectacle est marqué par le luxe décoratif du décor de Jean Hugo, qui quittait la Grèce traditionnelle pour la Grèce primitive, plus crétoise, et par la stylisation de la diction et du geste. Barrault a plus une vision de chef d’orchestre que de directeur d’acteurs : il ne veut pas concentrer toute l’attention sur Phèdre et minorer les autres personnages. Ces partis pris débouchèrent sur une mise en scène contradictoire, où la stylisation venait buter sur la tentation naturaliste du jeu des protagonistes, mettant en relief la sensualité de Phèdre et la virilité d’Hippolyte (Jacques Dacqmine).
Dans la seconde moitié du XXe siècle, Phèdre est souvent reprise à la Comédie- Française, mais pas dans les mises en scène les plus novatrices. Ces dernières se situent ailleurs, dans des styles variés : en 1957, au Théâtre national populaire (mais le travail de Jean Vilar déçut) ; en 1974, avec la version « archaïque » d’Antoine Bourseiller et celle « démente » de Michel Hermon ; en 1975, dans le travail d’Antoine Vitez, qui magnifiait toutes les possibilités rythmiques et musicales du texte ; plus récemment, dans la belle mise en scène de Patrice Chéreau, avec Dominique Blanc. Par rapport à ces spectacles, plus ou moins inspirés par de nouvelles lectures psychologiques ou psychanalytiques de la pièce, la Comédie-Française s’inscrit dans une tradition plus strictement esthétique. En 1959, Jean Meyer, désireux de situer la pièce dans le XVIIe siècle, conçoit une mise en scène quasi « archéologique », avec décors et costumes dessinés et réalisés à grands frais par Cassandre, dans le goût de l’époque de Louis XIV. Ce décor unique devait servir à monter toutes les tragédies de Racine à la Comédie-Française afin de réduire le coût des mises en scène, mais la critique et le public en furent vite lassés.
En 1978, Jacques Rosner remonta la pièce à l’occasion du festival du Marais, où elle fut donnée à l’Hôtel d’Aumont, dans des décors et costumes à la grecque, avec Ludmila Mikaël dans le rôle-titre. La dernière reprise avant le spectacle actuel fut effectuée par Anne Delbée en 1995, dans des costumes du couturier Christian Lacroix, qui imposèrent une image moderne : Martine Chevallier, dans une somptueuse robe rouge, y incarna la féminité conquérante.

Le spectacle actuel


Les intentions du metteur en scène

Par ses origines grecques, Michael Marmarinos paraît prédisposé à monter Phèdre, d’autant que ses mises en scène précédentes, hormis trois pièces de Shakespeare, portent essentiellement sur des tragédies grecques antiques (Médée, fragments d’Euripide, Électre de Sophocle, Agamemnon d’Eschyle et La Folie d’Héraclès d’Euripide, au Théâtre national de Grèce, Épidaure), parfois modernisées, comme Médée-Matériau d’Heiner Müller. Sa vision de Phèdre est centrée à la fois sur la douleur personnelle de l’héroïne et sur la dimension sociale, voire politique, de la pièce.

Une tragédie de la douleur

Dès son entrée en scène, Phèdre apparaît comme une femme qui souffre, et Michael Marmarinos veut mettre en valeur une progression de cette douleur. Phèdre souffre d’abord de garder un secret caché. Terrassée par le désir, elle découvre une pulsion physique que, femme mariée, elle ne peut nommer, et c’est d’ailleurs sa confidente Œnone qui prononce le nom d’Hippolyte. Phèdre confie alors son secret à Œnone, puis va être confrontée à l’intéressé lui-même.
Lorsqu’elle rencontre Hippolyte, elle ne pense pas lui avouer sa passion, elle vient parler de son sort et de celui de son fils, puis les choses dérapent : victime de Vénus, elle voit avec horreur les mots d’amour franchir ses lèvres, et activer irrémédiablement son destin : « J’ai dit ce que jamais on ne devait entendre. » Le metteur en scène compare cet aveu verbal à des oiseaux qui s’envolent à jamais : tout comme il est impossible de les retenir, il sera impossible de rappeler le temps, désormais irréversible.
Mais si la délivrance des mots fait mal, simultanément elle génère un espoir, car Hippolyte pourrait en être touché et s’éveiller à l’amour. Or Phèdre va apprendre qu’il aime, certes, mais quelqu’un d’autre. Dès lors sa souffrance s’intensifie : « Ah ! douleur non encore éprouvée ! », et devient proprement insupportable : elle n’a plus de fin, elle est absolue, comme l’amour, et c’est la condition même de la tragédie.

Une tragédie publique

L’espace public extérieur est également présent par l’utilisation subtile d’une sorte de chœur invisible ou déguisé, mais qui n’en est pas moins un témoin actif de la tragédie. On le perçoit chaque fois qu’un personnage emploie les deux termes : « On dit ». Ce « on », c’est la cité, à l’affût du drame, mais c’est aussi le spectateur, qui pendant presque la première moitié de la pièce, attend l’apparition de ce personnage éminemment public qu’est le roi Thésée. Et c’est aussi parce que son retour est un moment public qu’il se sent humilié par l’accueil froid que lui réservent Phèdre et son fils. La tragédie se trouve donc plus ou moins en lien avec la chose publique, et la mise en scène fait percevoir cet impact de l’extérieur.

Le spectacle : une ode à la Grèce éternelle

A priori, la Grèce, berceau de la légende de Phèdre (l’action se situe à Trézène, ville du Péloponnèse), peut susciter une vision ambivalente. D’un côté, elle recèle un fond de noirceur, car elle est, depuis l’Antiquité, liée à la tragédie, et les problèmes économiques et sociaux qu’elle supporte actuellement l’y ramènent. Cependant la Grèce incarne avant tout un pays solaire, la lumière méditerranéenne, et cette ambivalence se retrouve dans la mise en scène de Michael Marmarinos. Mais situer la pièce dans la Grèce antique lui aurait semblé trop abstrait, et c’est la Grèce éternelle qui apparaît en toile de fond.

La Grèce comme lumière

Certes, Phèdre, comme toute tragédie, présente une face cachée, un espace invisible où se nouent toutes les coïncidences cruciales, y compris la mort. Cet espace n’est accessible au spectateur que très partiellement, dans la mesure où les personnages en viennent et y retournent, et reste mystérieux. En revanche, l’espace visible apparaît lumineux, d’autant qu’il se prolonge, à travers les fenêtres ouvertes, par un paysage méditerranéen où l’azur du ciel irradie tous les éléments du relief, apportant ainsi une vie, en contraste avec la grisaille du décor intérieur.
Cet espace extérieur n’a pas pour seule fonction de situer l’action dans la Grèce, il figure aussi la possibilité d’une fuite, d’un départ. Dès le premier vers de la pièce, « Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène », Hippolyte formule ce désir, mais il ne partira réellement que pour mourir. De plus, ces éléments concrets du décor, tant extérieur qu’intérieur, participent à l’action : aux actes des personnages sont associées l’action de l’horizon qui bouge, l’action de l’île, l’action de la lumière et de la mer.

La Grèce comme topos

Mais, si la lumière change, le mythe, lui, ne bouge pas, tout comme le décor de la maison ne change pas durant tout le spectacle. Il constitue le topos, le lieu de l’histoire où la tragédie peut prendre place. Ce n’est pas un endroit précis, mais un « possible » où elle se déroule. Or, pour Michael Marmarinos, ce qu’il y a précisément d’« antique » dans la pièce, c’est l’horizon et la mer, le silence et la dignité du paysage, tout comme il y a un silence et un mystère des corps. La lumière méditerranéenne est là depuis toujours, elle devient un personnage et, pour le metteur en scène, c’est même sans doute le personnage le plus important. À cet égard, le temps rejoint l’espace avec la présence de la radio. Cette radio en marche figure l’écoulement réel du temps, le « maintenant » objectif qui existe aux côtés du drame privé ; comme la mer et la lumière, elle est là depuis toujours, et sa sonorité constante, qui s’ajoute à la musique proprement dite, est en dialogue permanent avec la pièce.
La lumière qui baigne l’espace se retrouve chez les acteurs, et notamment par leurs costumes. La blonde Elsa Lepoivre, en contraste avec la brune Clotilde de Bayser qui interprète Œnone, incarne une Phèdre solaire, drapée dans une robe claire aux décorations argentées. Les autres acteurs revêtent des costumes modernes oscillant entre le blanc, le beige et le miel. Les deux principaux personnages masculins affirment bien leur personnalité face à l’héroïne. Samuel Labarthe campe un émouvant Thésée, et Pierre Niney (qui fut récemment au Français un vibrionnant Fadinard dans Un chapeau de paille d’Italie, de Labiche) passe aisément de la comédie à la tragédie. Toutes ces conditions font qu’une fois encore Phèdre peut confirmer son statut de pièce exemplaire, intemporelle, qui « arrive à vibrer avec notre actualité », ainsi que l’affirme Muriel Mayette, administratrice générale de la Comédie-Française.
Alain Beretta
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dimanche 26 octobre 2014

L'envers du décor. Les métiers dans les coulisses du spectacle

Activez sur le lien  ci-dessous pour pénétrer dans les coulisses du théâtre et découvrir les différents métiers qui s'associent pour créer un spectacle
Ensuite, choisissez deux métiers et composez un quizz de 5 questions chacun pour tester vos camarades ;)

http://www.theatreenaction.com/index.html

samedi 18 octobre 2014

Comment je suis devenu stupide, trailer (Angers, 2014)

L’alexandrin. La musique. Le chant.

L’alexandrin. La musique. Le chant. Non seulement chaque vers doit être dit séparément, pour être entendu séparément et faire sens aussi bien avec le vers qui précède qu’avec celui qui suit, mais la diction des douze pieds doit s’éloigner autant que possible de l’invraisemblable (oui, vraiment) banalité de la diction traditionnelle. Un Deux Trois/Quatre Cinq Six/ Un Deux Trois / Quatre Cinq Six : voilà ce qui semblait raisonnable, ou vraisemblable, et puis invraisemblable, et que le goût bourgeois brade en se jetant les yeux fermés dans la prose, l’enjambement, l’abolition des diérèses, on a honte de sa richesse, on voudrait passer inaperçu, ramener l’histoire de Bérénice à celle de Soraya, et parler comme les journaux (comme la vie, disent-ils). Au contraire, nous exalterons la différence, et par exemple en jouant les petits mots, articles, conjonctions, pronoms, tout ce qui n’a pas de sens. Comme pour reconstituer un langage perdu, et en effet, il est perdu, et notre reconstitution sera tout à fait imaginaire. Presque la même chose que l’original. Presque. Nous le savons, bien sûr, que notre reconstitution est fausse, notre plaisir (à faire partager) est de montrer en tout cas au public l’art et l’artifice du poète, la différence d’avec la nature, et par conséquent, à une certaine profondeur, la nature.

... (phèdre)

Phèdre, de Racine est une des tragédies les plus connus de ce dramaturge.
Les personnages sont Thésée, qui est le roi d'Athènes; Phèdre

Phèdre

Phèdre



Phèdre est une tragèdie en cinq actes et en vers de Jean Rasine crée

Lauren Rith 2- 5 et Bunna Heng 2- 4 ; le classicisme au théatre

                                                         Le Classicisme au Théâtre


Le Classicisme au Théâtre est apparu au XVIIe siècle. 
Il y a la règle des trois unités
-l'action se déroule en 24 heures 
-dans un seul lieu 
-n'a seulement qu'une intrigue. 

La règle de la bienséance est primordiale afin de ne pas surprendre  le public,: ne pas montrer des scènes de violences . par contre, on les raconte longuement avec beaucoup de détails : par exemple, dans Phèdre, on va avoir le récit d'un messager qui va nous raconter la mort atroce d' Hippolyte, causée par un monstre marin,

La plupart des pièces de théâtre du XVII ème  siècle sont écrites en vers d'alexandrins généralement écrits avec des rimes plates.

Les comédies et les tragédies sont les formes les plus courantes jouées au théâtre. 
  




Lauren Rith 2- 5 et Bunna Heng 2- 4

Liberté, égalité, improvisez!


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Extrait d'un documentaire vu sur CANAL +

vendredi 17 octobre 2014

Une « Phèdre » baroque, Par Léna Martinelli Les Trois Coups.com


Par Léna Martinelli
Les Trois Coups.com

Quand la passion mène à la destruction… Christophe Rauck nous convie au cœur de la langue de Racine pour un fabuleux voyage dans le temps.
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« Phèdre » | © Anne Nordmann
Après le Mariage de Figaro et les Serments indiscrets, Christophe Rauck continue à visiter les œuvres du répertoire avec Phèdre, chef-d’œuvre de la tragédie classique qui puise sa source tumultueuse dans la mythologie grecque. L’épouse de Thésée, roi d’Athènes, attend son retour, mais elle souffre d’un mal qui la ronge : l’amour secret qu’elle voue à son beau-fils, Hippolyte, lequel en aime une autre. En plus, l’héritière des ennemis ! Pensant Thésée mort, Phèdre avoue son amour coupable, mais, coup de théâtre, son mari revient de son lointain voyage. Deux hommes, deux femmes, et des désirs qui déraillent. Mensonges et trahisons. Voilà tous les ingrédients pour précipiter les personnages au bord du gouffre. La jalousie dévoratrice de Phèdre et la fureur de son époux trahi mènent à l’inéluctable. Comme dans toute tragédie.
Mais ce n’est pas n’importe quelle tragédie ! Pour Christophe Rauck, « Racine est un chirurgien de l’âme humaine, de ce qui fait vibrer l’être au plus profond de lui-même ». Auscultant les corps et les cœurs, le metteur en scène offre une vision abrupte – sauvage même – loin des visions larmoyantes du xixe siècle. Ici, les corps s’attirent avec ardeur, s’affrontent, se rejettent avec violence, libérant les monstres qui sommeillent en eux. « Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente », précise Racine dans sa préface. Instrument du chaos, l’héroïne est en effet aussi victime de la colère des dieux qui l’ont maudite et condamnée à souffrir d’amour.
Contrôler les pulsions
Phèdre, une femme sous influence ? Christophe Rauck creuse justement cette question de la responsabilité et du libre arbitre que Racine a traitée bien avant Freud. Il a été sensible à la construction psychologique des personnages. Le dialogue entre le vice et la vertu, la passion et la raison, se traduit ici par un surmoi qui tente de contrôler les pulsions. D’où le sentiment de culpabilité qui ronge Phèdre. Même Thésée, prisonnier de sa fonction, apparaît comme dépressif. Exaltés, les héros apparaissent finalement dans toute leur fragilité.
Christophe Rauck fait fi du cadre de la forme classique pour proposer une vision résolument baroque. Il retient la musicalité des alexandrins, en faisant d’ailleurs magnifiquement entendre le texte, propose de très belles idées de mise en scène, mêlant l’archaïque et le poétique. Genres et époques se télescopent, autant dans les costumes que dans les décors. Côté jardin, un enchevêtrement d’armures compose une sculpture impressionnante. Côté cour, les appartements débordent sur la salle. D’immenses détails de tapisseries, des faux-semblants de palais, des lustres imposants et d’innombrables fauteuils nous font voyager entre conte et réalité.
Impressionnant et grotesque
Comme la scénographie, le réel est disloqué, et les personnages jonglent avec des lois physiques et morales qui défient l’entendement. Ainsi, souligné, l’excès confine parfois au grotesque. Dès sa spectaculaire entrée en scène, la démesure de Thésée mène au ridicule. Les costumes qui lui sont dévolus – armure bruyante et peau d’ours – font rire. À la puissance légendaire du monarque répondent ses obsessions, tandis que les doutes de son épouse se transforment en une logorrhée infernale, celle d’une Phèdre décalée, vacillante, sous médicaments.
Cécile Garcia-Fogel est d’ailleurs époustouflante, que ce soit par ses variations de voix ou son travail corporel. Elle rumine littéralement son malheur, fouille, creuse, ménage des espaces de jeu fondés sur des ruptures de ton. Elle étire la parole comme ses membres, graciles, qui expriment, presque à fleur de peau, cette si déchirante blessure d’amour. Mais tel un serpent qui chercherait à hypnotiser sa proie, elle ne sauve pas la Phèdre manipulatrice. Elle est tour à tour séduisante, écorchée vive, effrayante.
Précise, la direction d’acteur permet bien de mettre en valeur le talent de chacun, tout en servant cette écriture ciselée. Pas facile de toujours suivre le texte, mais les partis pris radicaux de mise en scène et le remarquable travail dramaturgique font ressortir la modernité de ce classique. Et en abordant de la sorte ce qui fonde les relations humaines (l’amour face à la société, la faute, l’immoralité, le bonheur, le pouvoir), cette pièce nous devient presque intime. 
Léna Martinelli

Cécile Garcia Fogel, Phèdre shootée, Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr



Cécile Garcia Fogel © Anne Nordmann

Christophe Rauck  propose une nouvelle version de Phèdre avec des caractères bien trempés et bien dessinés.
Un enchevêtrement d’armures pour humains et pour chevaux compose une gigantesque structure côté jardin, tandis que les appartements de la maison de Thésée débordent côté cour. D’immenses détails de tapisseries Renaissance ornent la scénographie majestueuse concoctée par Aurélie Thomas. On entend en fond sonore des bruits d’épées, c’est Hippolyte qui s’entraîne à l’escrime. Les éclairages sont tamisés et légers et plongent la maison dans un clair-obscur inquiétant. On sent de la tension dans ce foyer sombre et crépusculaire.

Cécile Garcia Fogel incarne une Phèdre craintive, malade, remplie de désarroi. Elle carbure aux médicaments et certainement à l’alcool. Christophe Rauck voit en elle une sorte de Gena Rowlands dans les plus grands films de Cassavetes. Elle rampe littéralement sur scène, munie de grosses lunettes noirs pour cacher sa douleur face à sa nourrice désemparée (magnifique Nada Stacar). Et lorsqu’elle apprend que finalement Thésée n’a pas succombé à la guerre, elle se précipite vers l’armoire à pharmacie pour chercher des calmants. On se délecte de ce personnage.

Hippolyte lui aussi prend toute sa dimension. C’est un jeune homme rebelle. On est un peu moins séduit par le rôle de Thésée (Olivier Werner), homme bourru, drapé dans sa peau de bête. On aime néanmoins la façon dont Christophe Rauck le fait surgir. Il arrive par le sol en défonçant le parquet avec une armure à la tête de Minotaure.

Cette version de Phèdre est décapante, inattendue, et prouve une nouvelle fois qu’il est toujours possible avec les classiques de nous surprendre. Sans rééditer l’excellence des Serments Indiscrets, Christophe Rauck signe un spectacle maîtrisé, personnel et qui se tient de bout en bout.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

jeudi 16 octobre 2014

Mon avis sur Phèdre, de Racine et mise en scène par Christophe Rauck



Notre classe de théâtre de seconde est allée voir Phèdre le jeudi 9 octobre au théâtre des Célestins. Et pour ma part, je n'en suis pas ressortie déçue.

                Christophe Rauck offre ici une mise en scène intéressante et les acteurs rendent vivant les magnifiques alexandrins de Racine. Comme une langue étrangère, on a du mal au début à s'acclimater à cet étrange français, mais même lorsque le sens nous échappe, reste la musicalité des vers qui nous emporte.

                Mes moments préférés dans la pièce : le monologue de Théramène annonçant la mort d'Hippolyte (joué par Julien Roy), que j'ai trouvé particulièrement poignant et vivant. Sa voix nous entrainait que la scène tragique de la mort d'Hippolyte et on vibrait à l'écoute des détails. J'ai aussi beaucoup aimé la scène entre Aricie et Hippolyte ainsi que leur étreinte et leurs façons de regarder vers le ciel à mesure qu'ils discutent de leur avenir. On sentait vraiment l'amour très fort qui les unissait et cela renforce plus encore le dimension tragique de la mort d'Hippolyte, tué dans l'éclat de sa jeunesse.

                Une chose m'a toutefois un peu déçue. Avant d'aller voir Phèdre, je m'imaginais l'héroïne de la pièce comme une femme sublime, torturée par sa passion, tiraillée entre son amour pour Hippolyte et sa haine à l'égard de ses propres sentiments, bref une héroïne poignante qui respire la tragédie. Cécile Garcia Fogel offrit une belle performance de Phèdre, mais absolument pas telle que je l'imaginais. A mon goût, elle penchait parfois trop vers l'hystérie et la folie, et se montrait trop languissante. C'est un choix d'interprétation qui se justifie tout à fait mais qui personnellement ne m'a pas convaincu. J'ai préféré la jeunesse et la fougue d'Aricie, le contraste entre elle et Phèdre étant flagrant (jusque dans le costume : des robes pour Phèdre et un pantalon pour Aricie).

                Il y avait de nombreuses choses surprenantes dans la mise en scène de cette pièce : l'arrivée de Thésée, habillé en Minotaure, sa famille le déshabillant et le plongeant dans l'eau, et certains costumes un peu étonnant. Voici mes interprétations de la mise en scène :

                L'arrivée de Thésée fut assez impressionnante : par le planché, habillé d'une armure en forme de Minotaure. Cet habit est selon moi un symbole de son héroïsme (le Minotaure étant une de ses victoires les plus connues), de même que son arrivée fracassante, mais l'accueil très froid de sa famille casse définitivement tout l'effet et renforce le malaise que ressent Thésée dans cette scène.

                Un moment fit particulièrement rire le public : après son arrivée, Thésée est déshabillé et jeté de force dans une sorte de baignoire par sa famille. Selon moi, ce moment symbolise le destin tragique que va subir Thésée : son fils finira par mourir à cause d'un monstre marin, à la suite des imprécations qu'il lança contre Hippolyte en invoquant Neptune, dieu de la mer. L'eau et le fait que ce soit sa famille qui l'y jette (le malentendu qui le poussa à maudire son fils venant de sa femme et d'Œnone) symbolise cette fatalité.

                Les choix de costumes étaient également intéressant : le manteau de fourrure de Thésée renforce l'image d'un roi un peu arrogant et colérique, la "jupe" d'Hippolyte rappelant les toges de l'époque antique, ou les tenues de Phèdre, très "femme fatale".

                En conclusion, je dirai que cette soirée au théâtre a prouvé à tout le monde que Phèdre est une de ces pièces intemporelles devant lesquelles on passe toujours un aussi bon moment.
by Marie

lundi 6 octobre 2014

Les personnages dans Phèdre


Phèdre, de Racine est une des pièces les plus connues du célèbre dramaturge, et une des plus jouées encore à ce jour. Crée le 1er janvier 1677, elle reste surtout connue pour le destin tragique des personnages principaux, ainsi que ses 1654 alexandrins, vers de 12 syllabes, (par exemple : "le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur" Hippolyte, acte IV, scène 2).
Les personnages pris dans cette intrigue tragique sont Phèdre, Thésée, Hippolyte, Aricie, Œnone, Théramène, Ismène et Panope.

Phèdre est la seconde femme de Thésée, fille de Minos et de Pasiphaé. Elle est prise d’une passion coupable pour son beau-fils, Hippolyte, amour qui n’est pas réciproque. Rejetée par l’homme qu’elle aime, jalouse de sa rivale Aricie et déshonorée par son amour interdit, elle se donne la mort à la fin de la pièce, après avoir tout avoué à Thésée. Le personnage de Phèdre est considéré comme un des personnages les plus complets du théâtre tragique.

Hippolyte est le fils de Thésée et d’Antiope, reine des amazones. Amoureux d’Aricie, il rejette Phèdre lorsqu’elle lui avoue  son amour. Accusé par Œnone d’avoir violenté Phèdre, il est maudit par son père et meurt tué par un monstre marin.

Thésée est le roi d’Athènes et le fils d’Egée. Il fut premièrement marié à Ariane, qu’il abandonna sur une île, puis il se remaria à Phèdre. On le croit mort pendant une partie de la pièce.

Aricie est une princesse athénienne dont Hippolyte est amoureux. 

Œnone, confidente de Phèdre, tente de protéger l’honneur de sa maîtresse en accusant Hippolyte d’avoir violenté Phèdre. Mais après la mort d’Hippolyte, se pensant responsable de la mort celui-ci, elle se jeta dans la mer et se noya.

Ismène, Théramène et Panope ont des rôles secondaires à l’intrigue. Ismène est la confidente d’Aricie, Panope est une des servantes de Phèdre et Théramène est le gouverneur d’Hippolyte, c’est lui qui annonce la mort d’Hippolyte à Thésée.

by Marie

phèdre






Phèdre

La légende:

Phèdre épouse Thésée, roi d'Athènes, qui, au retour de Crète, a abandonné sa sœur Ariane. Elle a avec lui deux fils, Démophon et Acamas. Tombée amoureuse de son beau-fils, Hippolyte (que Thésée a eu avec Antiope, la reine des Amazones), elle est repoussée par celui-ci. Par vengeance, elle accuse le jeune homme d'avoir cherché à la violenter. Furieux, Thésée implore aussitôt sur son fils la malédiction de Poséidon, qui lui doit trois vœux. Poséidon invoque un monstre sur le chemin d'Hippolyte. Effrayés, les chevaux s'emballent et le jeune homme périt écrasé par son char. Accablée de remords, Phèdre se suicide en buvant un poison et Thésée apprend trop tard le mensonge.



Mythes apparentés:

Le mythe d'Hippolyte et de Phèdre a été rapproché de celui de Bellérophon et d'Antée. Il proviendrait d'un ancien mythe lunaire répandu dans le domaine indo-européen, où la Lune, époux volage et parjure, abandonne son épouse le Soleil.

Théâtre:

L’histoire de Phèdre est contée dans une version différente par Euripide dans Hippolyte porte-couronne.
Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine créée le 1er janvier 1677 à Paris sous le titre Phèdre et Hippolyte[1]. Racine n'adopta le titre de Phèdre qu'à partir de la seconde édition de ses Œuvres en 1687[2]. La pièce comporte 1 654 alexandrins.


Phèdre et hippolyte:

 

Phèdre de Racine:

Phèdre est une tragédie écrite par Racine en 1677. Elle est écrite en vers et est constituée de cinq actes. 
La pièce raconte l'histoire de Phèdre épouse de Thésée et amoureuse du fils de ce dernier (issu d'une autre union): Hippolyte. Hélas son amour est impossible et non partagé.

 Les personnages de cette pièces sont : Thésée roi d'Athènes, Phèdre sa femme, Hippolyte le fils de Thésée, Oenone nourrice de Phèdre, Aricie amante d'Hippolyte et de personnages secondaires.
Racines, pour écrire cette pièce, s'est inspiré de la mythologie grecque et notamment du poète grec Euripide(484 à 406 avant J-C).

Le succès de la pièce est du au fait qu'elle est écrite en alexandrins (c'en est presque musical) c'est ainsi que certaines citations sont devenues très connues
-« Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire. » - Phèdre (Acte I, Scène 3, vers 161) 
-« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. » - Hippolyte (IV, 2, v. 1112). 

De plus le succès de cette pièce vient aussi de son auteur : Jean Racine est considéré comme l'un des plus grands auteurs de tragédies classiques en France.

by Chloé

le classicisme au théâtre



Le classicisme au théâtre


Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France et en Europe de 1660 à 1715. Il concerne la musique, l’architecture, la peinture mais surtout la littérature et le théâtre.

Le classicisme s’oppose au baroque : il repose sur l’équilibre, la mesure et  la raison. Il suit des règles strictes inventées par Nicolas Boileau.  
Il y a trois règles principales :

1) « Règle des trois unités » :
-l'action : il est primordial d’avoir une seule histoire principale et pas plus.
-le temps : la pièce ne doit pas dépasser vingt-quatre heures.
-le lieu : l’action doit se dérouler en un seul lieu.

2)  La vraisemblance :
    -on ne joue que ce que l’on peut croire.

3) La bienséance :
- elle consiste à respecter des normes de conduites.
Ex : pas de scènes vulgaires et de violence (sang, duels, morts).


On pourra se demander si Phèdre de Racine, qui a eu beaucoup de succès,
 respecte ces règles… 



Chloé et Justine 2°1

01. 16. 17. 62. 63.