L’alexandrin. La musique. Le chant.
L’alexandrin. La musique. Le chant. Non seulement chaque vers doit être
dit séparément, pour être entendu séparément et faire sens aussi bien
avec le vers qui précède qu’avec celui qui suit, mais la diction des
douze pieds doit s’éloigner autant que possible de l’invraisemblable
(oui, vraiment) banalité de la diction traditionnelle. Un Deux
Trois/Quatre Cinq Six/ Un Deux Trois / Quatre Cinq Six : voilà ce qui
semblait raisonnable, ou vraisemblable, et puis invraisemblable, et que
le goût bourgeois brade en se jetant les yeux fermés dans la prose,
l’enjambement, l’abolition des diérèses, on a honte de sa richesse, on
voudrait passer inaperçu, ramener l’histoire de Bérénice à celle de
Soraya, et parler comme les journaux (comme la vie, disent-ils). Au
contraire, nous exalterons la différence, et par exemple en jouant les
petits mots, articles, conjonctions, pronoms, tout ce qui n’a pas de
sens. Comme pour reconstituer un langage perdu, et en effet, il est
perdu, et notre reconstitution sera tout à fait imaginaire. Presque la
même chose que l’original. Presque. Nous le savons, bien sûr, que notre
reconstitution est fausse, notre plaisir (à faire partager) est de
montrer en tout cas au public l’art et l’artifice du poète, la
différence d’avec la nature, et par conséquent, à une certaine
profondeur, la nature.
Qui parle en disant "nous", "le gout bourgeois" etc? un metteur en scène de Racine très certainement mais... qui? Il faudrait chercher aussi une application de sa façon de reconstituer l'alexandrin en téléchargeant un extrait video
RépondreSupprimerBref... des éléments intéressants à préciser