mercredi 30 janvier 2013

Yaacobi et Leidental, la pièce qui a fait connaître Hanokh Levin

"Yaacobi et Leidental", présentation vidéo

Comédie à l’humour ravageur, Yaacobi et Leidental s’articule autour d’un triangle amoureux insolite : deux amis tombent amoureux de la même femme et de son « gros-popotin »…

C'est l'histoire d'un trio amoureux quelque peu survolté. Si l'auteur intitule cette comédie en trente tableaux et douze chansons du seul nom des deux garçons, la fille qui est entre eux, Ruth, est au moins aussi importante… C'est un peu Jules et Jim mais version Israël années 1970 et surtout pas dans un monde intellectuel… ce qui n'interdit jamais une certaine poésie. L'écrivain Hanokh Levin  s'est souvent penché sur le sort des humbles, du petit peuple de Tel-Aviv, de leurs rêves scintillants. On est ici du côté d'un cabaret sarcastique, blagueur et délirant, jamais trop méchant.
Yaacobi (Manuel Le Lièvre) rêve d'amour. Il croit deviner son destin en la personne de la pulpeuse - et piquante à la fois - Ruth (Agnès Pontier), qui prétend être pianiste. La musique enivre. Mais Leidental (David Migeot), le meilleur ami de Yaacobi, voudrait bien connaître, lui aussi, les affres de la passion. Et comme il fait tout comme son copain, c'est aux trousses de la belle, et parfois du couple, qu'il se lance. C'est tout ! Mais soumettez la pièce, déjà désopilante, aux accélérations de la centrifugeuse d'une mise en scène audacieuse, et la folie s'empare du théâtre !

Critique

Frédéric Bélier-Garcia est un metteur en scène qui a, dès ses débuts, sans superbe ni prétention, imposé sa personnalité et son autorité.  Cette pièce très drôle, dévastatrice, exagératrice, qui tient du cabaret, des tréteaux sinon des castelets de guignol, est construite comme une course-poursuite digne des vaudevilles classiques mais emprunte ses humeurs à des registres très divers. Le metteur en scène, ici, peut s'appuyer sur la formidable équipe artistique qu'il a réunie. Un décor comme il convient d'intérieur convenu en Israël, chez des gens jeunes et peu argentés, un extérieur idéal, des costumes à l'avenant de Sophie Perez. Une musique bien charpentée, qui emprunte au répertoire, mise en mouvements vifs par Reinhardt Wagner, trois comédiens hyperdoués qui, depuis le conservatoire, méritent tous les superlatifs. Car il faut oser y aller, comme le fait Agnès Pontier ; il faut trouver la juste distance, comme le fait David Migeot ; il faut faire d'une marionnette un homme universel, et Manuel Le Lièvre est bouleversant. On rit aux larmes et l'on est ému !
Source : le Figaro (janvier 2010, mise en scène F. Bélier-Garcia)
 

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